Snakker du norsk ?

Je pense qu'à ce stade de mon périple, il serait bon que je vous informe quelque peu des coutumes locales...

Quelques mots de la langue, pour commencer ! C'est un joyeux mélange d'anglais et d'allemand. Du coup on peut déchiffrer quelques trucs sans avoir pris de cours, mais ça tient davantage à l'intuition qu'à l'analyse de texte. A entendre, c'est plein de sons guturaux et ça fait très "haché"... Reportez vous aux sketches de Gad Elmaleh (sur Ikea et le concours de l'eurovision !), ça fait plus vrai que nature !

Depuis mardi, j'ai commencé mon cours intensif de norvégien (6h par semaine, dont 2h en labo de langue --> génial pour apprendre à tout prononcer correctement et avoir un accent correct). Je pense que ça va aller très vite. Il parait qu'à la fin du semestre, avec ce cours, on est capable de tenir une discussion avec les indigènes, les autochtones et autres créatures du cru.
Extrait (enjoy) : "Jeg heter Mathilde, jeg er fra Frankrike. Jeg snakker fransk, tysk, italiensk, engelsk og litt norsk. Jeg bor i Oslo på Kringsjå. Jeg lære norsk !" (merci public)

Bon à savoir aussi : en Norvégie, les Norvégeois ferment leurs magasins (en tous cas un grand nombre) dès 16h... Ils déjeunent vers 10h30 - 11h00 et dînent copieusement vers 17h. L'heure de pointe ici, c'est 15h30 - 16h00 ! Pour les enfants, l'école se termine à 15h00 aussi. C'est vraiment un autre rythme de vie... Pour le moment, on ne l'a pas encore adopté, mais les jours diminuant, ça viendra peut-être ! A ce sujet, j'ai appris qu'en hiver, au pire du pire de l'hiver, vers Nowel, le soleil se lève à 9h00 et se couche vers 16h00...

Pour le manger et le boire, l'adaptation est un peu violente si on regarde du côté de la facture. La viande est jusqu'à 2 voire 3 fois plus chère qu'en France. Il y a très peu de produits frais : même le poisson est surgelé... Pour les légumes, on a trouvé une astuce, grâce à Trude : on va dans les épiceries turques du quartier de Grunnerlokka, où les prix sont comparables à ce qu'on peut trouver en France. Dans les supérettes, on ne sait pas toujours ce qu'on achète, les étiquettes sont encore indécryptables pour nous. Toutefois, grâce au passage à Kringsjå de la cousine de Raph et de son copain, qui voulaient goûter les "mets locaux", j'ai pu redécouvrir le geitost. Pour vous mettre l'eau à la bouche, c'est leur fromage de chèvre à eux. Notez que des générations de Norvégiens à endurer le gel, la glace la neige, ça a du finir par leur engourdir les papilles. Comment dire ? Imaginez qu'en plus du lait de chèvre, il y ait UN ingrédient magique...

Le sucre !
Et que pour sublimer les saveurs, l'inventeur du fromel au caramage ait décidé de faire caraméliser le sucre. Ce qui donne ceci :

Pour le goût, c'est en trois étapes.

1. "Mmmh du from..."
2. "...Ââârgh du caramel..."
3. "... Bêêêh...rk."

(mais je sais pas, j'ai p'têt pas fait ce qu'il fallait). En tous cas, nos coloc' bulgares s'en préparent des sandwiches : un peu de geitost entre deux Wasa, que du bonheur ! 'Sont fous ces bulgares.

Passons au chapitre "géo" de cet article fleuve. Voilà une carte de la ville. On peut dire que la ville est découpée "socialement". A l'est, ce sont plutôt les quartiers populaires, ouvriers (c'est là que se trouvent les épiceries turques et pakhistanaises par exemple), et l'ouest est plus marqué "bourgeois" (c'est là que je travaille, et c'est effectivement un vrai nid de grandes et belles maisons au bord de la mer, et où ne circulent que des Porsches, BMW, Audi, Chevrolet 4x4 et autres Mercedes).
Comme ne le montre pas la carte, il y a une presqu'île à l'ouest, Bygdøy (øy = île). Oslo est située au fond d'un fjord, et il y a quelques îles en face du port.

Un peu d'histoire pour finir : la ville a d'abord été construite au sud est de son centre actuel (en bas à droite de la carte), puis, après avoir brûlé 16 ou 17 fois (sans rire), le roi a ordonné qu'on la reconstruise au niveau du port actuel, avec interdiction d'utiliser le bois comme matériau pasque ça commençait à bien faire de brûler comme ça pour un oui ou pour un non à la fin. C'est vrai quoi...