dimanche 29 août 2010

Ambiance damascène, bienvenue à Cham !

De retour d'un séjour haut en couleurs entre Liban et Syrie, je dégaine ma baguette magique et réanime ce blog qui végétait depuis près de deux ans : quelques photos et quelques souvenirs pour tenter de partager ce nouveau voyage.

Du 24 juillet au 8 août 2010, dans l'ordre : Paris - Larnaca (Chypre) - Damas (Syrie) - Beyrouth (Liban) - Tripoli (Liban) - Baalbeck (Liban) - Damas - Palmyre (Syrie) - Damas - Alep (Syrie) - Damas - Larnaca - Paris.

Les photos me semblent ternes et microscopiques par rapport à tout ce qu'il y avait à voir et à ressentir, à entendre et à sentir. Disons pour éclairer tout ça que ce séjour peut être qualifié à la fois d'éblouissant (au propre et au figuré) et de passionnant.

C'est parti ! Et pour commencer, engouffrons nous dans la ville et la vieille ville de Damas, encore appelée Cham, pour goûter l'ambiance syrienne de la capitale.

© Camille&Angèle

Il est bon de se munir d'un bon verre de "limoun bil na'ahna" (??), autrement dit citron-menthe et glace pilée, boisson délicieuse et très rafaichissante, puisqu'à cette époque de l'année, il fait 40 à 50°C à Damas.


Avec moi tout au long de mon séjour, mes précieux hôtes, guides, conseillers et amis : Marie et François ! Merci !


A Damas, la façon la plus courante de se déplacer d'un point à un autre est le taxi, jaune dehors, kitsch dedans (obligatoire pour obtenir la licence).


La ville moderne, ultra-climatisée, et pour cause !


Paraboles, clim' et foulards à toutes les modes : noir, à motifs, masquant les cheveux, la bouche, assorti à une tenue "à l'occidentale" ou à un voile intégral...

© Camille&Angèle



Pour les hommes, moins de contraintes.

© Camille&Angèle


© Camille&Angèle
Au détour d'une devanture bariolée (toujours, forcément, sans exception !), on arrive...


... dans la vieille ville de Damas, avec ses rues étroites avec des plantes grimpantes qui "traversent en passant par le ciel"...


... ses massifs de bougainvillées éclatants, ses murs recouverts de jasmin qui embaume...

© Camille&Angèle

... ses souks : le mot arabe pour dire "le marché". Ce sont des petites boutiques de 2 ou 3 mètres carrés qui s'ouvrent directement sur la rue, collées les unes aux autres.


Il y a des boutiques pour l'alimentation...

© Camille&Angèle

... les épices, aussi belles à voir qu'à sentir ! ... et toutes sortes de produits de la vie quotidienne, de la clé à molette au cintre en passant par la vaisselle et les vêtements.

© Camille&Angèle

Petite pause contemplative... avec Angèle, Marie et François

© Camille&Angèle

Si on a un petit creux, on peut grignoter un "manaquich" pétri et cuit à la demande, saupoudré de zaatar (mélange à base de graines de sésame, de thym et d'épices non identifiées, très bon, très bon)


Contemplatifs devant le cuisiner.

© Camille&Angèle

Partout, et sur des supports aussi variés que déconcertants, parfois, on trouve des portraits de Bachar Al Assad, le président (de père en fils) syrien. Mais partout alors.

© Camille&Angèle

Etape dans un "khan" (caravansérail : palais qui servait d'étape aux caravanes de marchandises : les dromadaires en bas, les hommes en haut !) magnifique, au détour du souk.




Maintenant, comme on a un peu faim, on peut aller s'asseoir et profiter de la fraîcheur (35°) du soir sous les ventilateurs se la somptueuse Beit Jabri.

© Camille&Angèle

C'est parti pour un mezé succulent : fattouche (salade avec du pain frit et un assaisonnement à base de grenade), feuilles de vignes fourrées, kebbehs, falafels, hommus... avec du citron-menthe, bien entendu !


Voilà de quoi donner une petite, toute petite idée de l'ambiance damascène... en avant, pour la suite !

samedi 28 août 2010

Palais Azem

Dimanche 25 juillet. Après une matinée hammam dans la vieille ville de Damas, visite du palais Azem, construit au 18è siècle pour le gouverneur de la ville. Force incrustations et ornements... Le palais est organisé autour d'une cour intérieure qui dessert toutes les pièces, chacune ayant une fonction bien précise. Salon de réception, salle des femmes, chambre à coucher, ateliers des artisans...








Difficile de résister à une pause farniente sous les jasmins, dans ce cadre !



Beirut, capitale déconcertante

A la fin du week-end damascène, Marie et moi avons passé la frontière syro-libanaise, direction Beyrouth-Beirut, pour les derniers jours de stage de Marie et quelques expéditions pour ma part. Arrivée de nuit : malgré tout on perçoit déjà l'ambiance de la ville, qui ouvre grand les bras à l'occident et dont la "silhouette" et les ombres semblent plus familières que celles de Damas, à mon arrivée nocturne 48h plus tôt. Lundi 26 juillet, au réveil (moite, mais moite à 35°C : moins chaud qu'à Damas, mais beaucoup plus inconfortable), je découvre la vue depuis l'appartement de Marie. C'est déjà moins clair dans ma tête ! Des ruines, des immeubles en construction, des immeubles abandonnés ou à moitié habités, du très délabré côtoie du flambant neuf, du kitsch du moderne, tout ça en ordre dispersé, sans que des perspectives se dessinent vraiment ni qu'une harmonie architecturale n'émerge.


Dans le nuage moite qui enveloppe constamment (parait-il) la ville, on ne distingue que des immeubles, et aucune unité. J'ai pu mieux comprendre l'histoire et le "sens" de Beirut un peu plus tard, grâce à Marie, mais à première vue cette impression de désordre soigneusement mis en œuvre et d'éclatement était très frappante.

Je suis descendue dans la rue et vers "downtown" le centre ville de Beirut, pour explorer un peu plus largement la ville. La chaleur était vraiment accablante et j'ai été d'abord déroutée et mal à l'aise. J'ai fait de nouvelles découvertes : la guerre est encore présente, partout, et cela a également contribué à une impression de grande violence qui imprègne tous les lieux que j'ai pu voir. Ici une façade marquée par des impacts de balles.

Les ravages de longues années de conflit, encore récentes (1975-2006), ponctuent les rues, façon fantômes. On voit aussi des militaires faire des tours de garde derrière des murs en sacs de sable et sur des chars, à tous les coins de rue, ou presque.

Ma visite de "downtown" illustre assez ce que j'ai qualifié tout à l'heure de chaos et de déroutant : des vestiges de l'empire romain sont entretenus et restaurés, mis en valeur...

à quelques rues d'une Grande Mosquée toute neuve et fastueuse (lustre de la taille d'un arbre !) plantée sur la place des Martyrs...

Dans les rues piétonnes, près de la mosquée, les immeubles ont été soigneusement réparés/reconstruits, réhabilités : tout est propre, lisse, neuf, mais sans âme, d'après mon impression.


Derrière la mosquée, deux colonnes tiennent encore debout, isolée dans une sorte de friche, et en face, une église chrétienne témoigne de la cohabitation des communautés dans cette capitale déchirée.

vendredi 27 août 2010

Tripoli

Courte journée à Tripoli, au début de mon court séjour au Liban. A une heure et demie de route de Beirut, en micro-bus / taxi-collectif, Tripoli, bien que délabrée aussi, donne moins que Beirut l'impression d'un chaos stérile, hétérogène et insoluble. Les clivages entre les communautés y sont aussi bien moins sensibles : la ville est résolument musulmane/arabe, et rappelle plus Damas que la capitale libanaise.

Vue depuis la citadelle de Tripoli
Depuis la citadelle encore, mais vers l'intérieur du pays
Sur le souk, des produits de la mer...
Et toutes sortes de choses, en vrac et en couleurs !
Petite balade dans le souk de Tripoli, pour l'ambiance

En me voyant avec mon appareil photo, un monsieur m'aborde et commence à me parler en français, il m'emmène sur un bout de chemin en me racontant sa vie... voici quelques secondes de bavardage franco-libanais, pour illustrer cette rencontre !

Mon ami tripolien

jeudi 26 août 2010

Baalbeck

Mercredi 28 juillet : expédition à Baalbeck. Sur la place Colas, à Beyrouth, on attend que le minibus se remplisse pour partir. Les enfants ne comptent pas comme des passagers : il y a autant de places que d'adultes, et pour les petits on s'arrange comme on peut. Quelques frayeurs au moment des coups de freins ! Après deux bonnes heures de route à travers une campagne aride ponctuée de quelques villes qui donnent une impression mi-fantôme, mi-western... je débarque à Baalbeck sous un soleil de plomb au zénith (=pas d'ombre). En me dirigeant vers l'entrée du site (chemin balisé par les étals des boutiques à touristes) sous les "wherrre arrre you frrrom ?" j'aperçois déjà quelques ruines grandioses.

Ce n'est rien comparé à ce qu'on voit une fois à l'intérieur du temple de Jupiter, à couper le souffle. Le site est remarquable : gigantesque et très bien conservé. On distingue parfaitement l'allure majestueuse et démesurée des lieux, des milliers d'années après sa construction.


Temple de Bacchus.





Colonnes de Jupiter.



Vertigineux...