samedi 28 août 2010

Beirut, capitale déconcertante

A la fin du week-end damascène, Marie et moi avons passé la frontière syro-libanaise, direction Beyrouth-Beirut, pour les derniers jours de stage de Marie et quelques expéditions pour ma part. Arrivée de nuit : malgré tout on perçoit déjà l'ambiance de la ville, qui ouvre grand les bras à l'occident et dont la "silhouette" et les ombres semblent plus familières que celles de Damas, à mon arrivée nocturne 48h plus tôt. Lundi 26 juillet, au réveil (moite, mais moite à 35°C : moins chaud qu'à Damas, mais beaucoup plus inconfortable), je découvre la vue depuis l'appartement de Marie. C'est déjà moins clair dans ma tête ! Des ruines, des immeubles en construction, des immeubles abandonnés ou à moitié habités, du très délabré côtoie du flambant neuf, du kitsch du moderne, tout ça en ordre dispersé, sans que des perspectives se dessinent vraiment ni qu'une harmonie architecturale n'émerge.


Dans le nuage moite qui enveloppe constamment (parait-il) la ville, on ne distingue que des immeubles, et aucune unité. J'ai pu mieux comprendre l'histoire et le "sens" de Beirut un peu plus tard, grâce à Marie, mais à première vue cette impression de désordre soigneusement mis en œuvre et d'éclatement était très frappante.

Je suis descendue dans la rue et vers "downtown" le centre ville de Beirut, pour explorer un peu plus largement la ville. La chaleur était vraiment accablante et j'ai été d'abord déroutée et mal à l'aise. J'ai fait de nouvelles découvertes : la guerre est encore présente, partout, et cela a également contribué à une impression de grande violence qui imprègne tous les lieux que j'ai pu voir. Ici une façade marquée par des impacts de balles.

Les ravages de longues années de conflit, encore récentes (1975-2006), ponctuent les rues, façon fantômes. On voit aussi des militaires faire des tours de garde derrière des murs en sacs de sable et sur des chars, à tous les coins de rue, ou presque.

Ma visite de "downtown" illustre assez ce que j'ai qualifié tout à l'heure de chaos et de déroutant : des vestiges de l'empire romain sont entretenus et restaurés, mis en valeur...

à quelques rues d'une Grande Mosquée toute neuve et fastueuse (lustre de la taille d'un arbre !) plantée sur la place des Martyrs...

Dans les rues piétonnes, près de la mosquée, les immeubles ont été soigneusement réparés/reconstruits, réhabilités : tout est propre, lisse, neuf, mais sans âme, d'après mon impression.


Derrière la mosquée, deux colonnes tiennent encore debout, isolée dans une sorte de friche, et en face, une église chrétienne témoigne de la cohabitation des communautés dans cette capitale déchirée.

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